samedi 3 mars 2012

Temps de prière et de découvertes en Suisse...

"Prière & Monastère" à Einsiedeln et à Flüeli… sur les pas de Saint Nicolas de Flue

Abbaye d'Einsiedeln
Durant 3 jours, nous étions, Thomas, Nicolas (5ème année, année préparatoire au diaconat), et Jérémy (1ère année), au Monastère d’Einsiedeln en Suisse pour partager un temps avec les moines bénédictins. Nous y avons été très bien accueillis par le Frère Daniel, dynamique, à l’écoute et chaleureux. Il avait passé un an au sein de notre communauté du Grand séminaire en 2009-2010 pour faire des études de théologie à Strasbourg.



  


Abbatiale d'Einsiedeln
Bibliothèque de l'Abbaye
Ce temps fut l’occasion de prier et aussi de découvrir un beau lieu de vie et de pèlerinage, chargé d’art et d’histoire. Notamment la belle communauté de plus de 50 moines en habits. L’église abbatiale est splendide, immense, et de style baroque que l’on retrouve peu dans notre région. Quelques temps forts : le partage de la vie des frères dans le silence, également au cours des repas, ainsi que la prière liturgique avec eux en allemand, et en latin pour les vêpres. Chaque jour, à vêpres, les moines honorent la Vierge Marie – à laquelle est dédié le pèlerinage –, en se rendant en procession jusqu’à la chapelle de la Vierge Noire où ils chantent ensemble la prière du Salve Régina.

Représentation de St Nicolas de Flüe
réconciliant les Cantons (ci-dessus)
et lieu de vie de St Nicolas (à droite)




L’église paroissiale de Sachseln
abritant le tombeau de frère Nicolas
Thomas, Jérémy et Nicolas
à Flüeli-Ranft
Nous sommes aussi allés à Flüeli-Ranft sur les pas de Nicolas de Flue, patron de la Suisse. Il est né à Flüeli et a vécu de 1417 à 1487. Après une vie intense d’époux, de père de famille et de travailleur, il se retire pour se consacrer à la prière en ermitage à quelques pas de là, à Ranft. Durant sa vie d’ascèse et de conseiller spirituel, il a joué un rôle de réconciliation lors de tensions entre cantons, lorsque s'est jouée l’admission de nouveaux cantons dans la confédération helvétique. Depuis sa canonisation en 1947, il est saint patron mondial de la paix. Il ne fut jamais un intellectuel – il était même illettré –, mais il était un homme travailleur, doté d’une grande sagesse, ainsi qu’un homme de foi d’une grande ferveur.

Notre arrivée à Einsiedeln fut aussi marquée par le décès, la veille, de l’ancien père abbé de l’abbaye. Nous avons ainsi pu partager la prière des moines qui ont veillé durant tous ces jours autour du cercueil de leur frère.



"Prière & Montagne" au col du Grand Saint Bernard… sur les pas de Saint Bernard de Menthon

Vue du col et de l'hospice
dans son cadre
Poursuivant une belle tradition de notre séminaire qui propose de passer quelques jours « Montagne et prière » au cours de la semaine de congé de février, nous nous sommes rendus au magnifique hospice situé au col du Grand-Saint-Bernard à 2473 m d’altitude, entre Martigny (Valais suisse) et Aoste (Italie).
Ici, est établie depuis près de mille ans, une communauté de chanoines réguliers, établie au XIème siècle. Le premier et grand charisme de la communauté fondée par Saint Bernard de Menton est l’Hospitalité, rendant vivante la devise de la Congrégation : « ICI, LE CHRIST EST ADORE ET NOURRI ». Aujourd’hui, les chanoines assurent l’accueil dans 3 hospices et desservent plusieurs paroisses environnantes. Au Grand-Saint-Bernard la communauté est au nombre de 5 membres : trois frères (prêtres et diacre) et deux femmes consacrées (oblates). Ils accueillent tous les ans, avec l’aide de bénévoles et saisonniers, des milliers de pèlerins, marcheurs, skieurs, passants qui viennent ici trouver refuge, pour reprendre des forces pour le corps, mais aussi pour le cœur dans la prière et l’écoute. Bien que nous ayons eu exceptionnellement un temps magnifique, ce sont souvent des conditions climatiques difficiles qui rythment l’hiver à l’hospice (neige, brouillard, tempête, avalanches…). Certains des frères y ont même perdu la vie dans des avalanches en sauvant des passants de leur péril.
Repas à l'hospice
Ce col est chargé d'histoire puisqu'il a été de tout temps un passage privilégié pour traverser le massif des Alpes : depuis les Celtes qui ont habité la région jusqu'à l'occupation par les Romains jusqu'à plus récemment le passage de Napoléon et son armée, ainsi que la visite de plusieurs papes dont Jean-Paul II et Benoît XVI. 
Nous avons été touchés par l’accueil chaleureux de la communauté et des bénévoles, par leur présence et leur disponibilité pour chacun, ainsi que par la vie et l’esprit de prière du lieu, sans parler du cadre magnifique propice à l’émerveillement et à la prière. En découvrant un haut lieu de pèlerinage chrétien en Europe, nous avons beaucoup aimé l’esprit d’accueil au beau milieu des montagnes.

Père Claude Muslin, Charles et Francis,
au sommet du Mont Fourchon (2902m)
Durant nos cinq jours, nous étions un groupe de 13 alsaciens, le P. Muslin du Grand séminaire et 2 séminaristes, Francis et Charles (2ème et 3ème année) ainsi que le Père Jean-Marie Renoux, curé de Cernay accompagné de 9 paroissiens. La météo était exceptionnelle : un grand ciel bleu sans vent ni brouillard, très ensoleillé et chaud, et des temps de randonnée dans la neige en raquettes, nous rendant jour après jour sur les hauteurs des environs, avec de magnifiques points de vue… notamment au Mont Fourchon ou au col de Barasson, avec chaque jour le Mont Blanc à l’horizon.

Nous y avons vécu un temps de retraite avec le groupe, autour des textes « Jade et les sacrés mystères de la vie » de François Garagnon, avec des temps spirituels, d’écoute, de partage, et de prière au rythme de la prière liturgique avec la communauté.

Chapelle baroque intégrée à l'hospice
Eucharistie à la crypte de la chapelle
Durant les cinq jours nous avons été comblés par des paysages merveilleux, avec  les montagnes alpines enneigées à perte de vue… De nombreuses occasions de louer le Seigneur pour la beauté de son œuvre ! Les images du Roc et du Refuge attribuées au Seigneur dans les psaumes y ont pris tout leur sens. Des ascensions de sommet, qui donnent le goût de l’ascension vers le vrai sommet qu’est le Christ !

Au col du Barasson
avec vue sur le Mont Blanc