La
4e année au Séminaire, c’est avant tout le temps de maturation dans
le discernement vocationnel. En effet, c’est en 4e année que l’on
peut demander à célébrer une nouvelle étape liturgique appelée « Admission
parmi les candidats au sacrement de l’Ordre ». C’est une étape très
importante dans la formation au Séminaire, puisque l’Admission est la
reconnaissance officielle par l’Eglise locale de l’appel de Dieu dans le cœur
d’un séminariste. Autrement dit, dans l’Admission l’Eglise affirme « oui
je reconnais que Dieu t’appelle à devenir prêtre, continue à te former jusqu’à
l’ordination presbytérale ». Précisons encore une autre dimension
importante. Dans l’Admission, le candidat au sacrement de l’Ordre et le diocèse
dont il est séminariste font un pas supplémentaire dans l’engagement de l’un
envers l’autre. Pour nous, c’est le diocèse de Strasbourg qui comprend le
Haut-Rhin et le Bas-Rhin.
Durant cette année de formation,
nous terminons notre Licence de théologie catholique à la Faculté et nous
découvrons l’homélie. Nous avons tous les jours un prêtre qui prêche durant la
messe Mais maintenant nous ne voyons plus cette prédication de la même
manière ! L’homélie, qui fait partie des actes réservés aux ministres
ordonnés, est l’exercice par lequel on explique les lectures de la messe afin que
les auditeurs puissent entrer dans le mystère chrétien et pénétrer dans une
relation toujours plus profonde avec le Christ notre Seigneur.
Après quatre mois de cours où nous avons découvert
ce qu’est une homélie et comment nous devons la faire, nous avons commencé,
chacun à notre tour, à pratiquer l’homélie dans notre salle de cours. Nous
avons surtout découvert que l’homélie est un art de clarté et de simplicité,
qui demande beaucoup de travail de préparation. En complément au cours et à la
pratique, nous avons aussi été gratifiés d’une présentation de l’homilétique
patristique par une enseignante de l’université de Metz, Mlle Vannier. Avec
elle nous avons pu voir comment les premiers grands théologiens faisaient leurs
homélies.
Chaque année au Séminaire, et cela
dès la 1ère année, nous avons une insertion apostolique qui nous
amène sur le terrain. Un prêtre est destiné à servir Dieu et à servir les
hommes. Il n’est pas destiné à rester sur les bancs d’école. Cette année nous
avons découvert la Pastorale de la santé, avec la visite de personnes malades
au sein d’une aumônerie d’hôpital. La clinique sainte Anne de la Robertsau, la
clinique sainte Barbe de Strasbourg et le Centre Médical d’Illkirch ont été nos
différents lieux d’insertion.
A propos de son expérience, Jérémy déclare : «
La visite auprès des malades est une démarche importante pour le séminariste
que je suis et qui se destine à la prêtrise. C'est là que je me rends compte de
la fragilité de la vie humaine, des souffrances que vivent les personnes face à
la solitude et face à la mort. Tout au long de cette année ma démarche de
visiteur s'est inscrite dans l'enseignement même du Christ qui allait auprès
des pauvres, des faibles et des malades. Aller à la rencontre de ces personnes
est une œuvre de miséricorde ».
« Cette expérience m’a beaucoup fait avancer
au plan humain, car nous sommes en vis-à-vis de personnes que nous ne
connaissons pas, et qui sont en situation de souffrance. J’ai fait des
rencontres extraordinaires, où la confiance s’est très vite installée et qui
sont pour moi de vrais cadeaux de Dieu », confie Anthony.
Jean Paul dit de son côté : « Cette
année passée au service post-AVC m’a permis d’être proche des malades pour leur
témoigner la présence du Christ. Pour moi l’hôpital a été un lieu pour
évangéliser et me laisser évangéliser ».
L’un d’entre nous, ayant déjà une bonne expérience
dans le monde de la santé, a fait son insertion dans le mouvement d’action
catholique qu’est le CMR (Chrétiens en Monde Rural). « J’ai participé à
deux équipes de base (dix personnes) qui se sont réunies une fois par mois pour
faire une relecture de vie, un partage de ce que chacun vit dans le domaine
familial, le tout à l’éclairage de l’Evangile de Jésus Christ. C’est un lieu
qui permet une parole vraiment libre et sans jugement. C’est aussi un lieu où
l’on peut voir quelles sont les attentes des chrétiens d’aujourd’hui »,
affirme Sébastien.
Après une 4e année très
riche à tous les niveaux, nous terminons par une retraite de récollection à
Oberbronn où nous serons institués acolytes par Mgr Grallet. Deo gratias !
Jean
Paul, Sébastien, Jérémy, Anthony