mardi 10 mai 2016

La 4ème année de formation au séminaire de Strasbourg

La 4e année au Séminaire, c’est avant tout le temps de maturation dans le discernement vocationnel. En effet, c’est en 4e année que l’on peut demander à célébrer une nouvelle étape liturgique appelée « Admission parmi les candidats au sacrement de l’Ordre ». C’est une étape très importante dans la formation au Séminaire, puisque l’Admission est la reconnaissance officielle par l’Eglise locale de l’appel de Dieu dans le cœur d’un séminariste. Autrement dit, dans l’Admission l’Eglise affirme « oui je reconnais que Dieu t’appelle à devenir prêtre, continue à te former jusqu’à l’ordination presbytérale ». Précisons encore une autre dimension importante. Dans l’Admission, le candidat au sacrement de l’Ordre et le diocèse dont il est séminariste font un pas supplémentaire dans l’engagement de l’un envers l’autre. Pour nous, c’est le diocèse de Strasbourg qui comprend le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

Durant cette année de formation, nous terminons notre Licence de théologie catholique à la Faculté et nous découvrons l’homélie. Nous avons tous les jours un prêtre qui prêche durant la messe Mais maintenant nous ne voyons plus cette prédication de la même manière ! L’homélie, qui fait partie des actes réservés aux ministres ordonnés, est l’exercice par lequel on explique les lectures de la messe afin que les auditeurs puissent entrer dans le mystère chrétien et pénétrer dans une relation toujours plus profonde avec le Christ notre Seigneur.

Après quatre mois de cours où nous avons découvert ce qu’est une homélie et comment nous devons la faire, nous avons commencé, chacun à notre tour, à pratiquer l’homélie dans notre salle de cours. Nous avons surtout découvert que l’homélie est un art de clarté et de simplicité, qui demande beaucoup de travail de préparation. En complément au cours et à la pratique, nous avons aussi été gratifiés d’une présentation de l’homilétique patristique par une enseignante de l’université de Metz, Mlle Vannier. Avec elle nous avons pu voir comment les premiers grands théologiens faisaient leurs homélies.

Chaque année au Séminaire, et cela dès la 1ère année, nous avons une insertion apostolique qui nous amène sur le terrain. Un prêtre est destiné à servir Dieu et à servir les hommes. Il n’est pas destiné à rester sur les bancs d’école. Cette année nous avons découvert la Pastorale de la santé, avec la visite de personnes malades au sein d’une aumônerie d’hôpital. La clinique sainte Anne de la Robertsau, la clinique sainte Barbe de Strasbourg et le Centre Médical d’Illkirch ont été nos différents lieux d’insertion.

A propos de son expérience, Jérémy déclare : « La visite auprès des malades est une démarche importante pour le séminariste que je suis et qui se destine à la prêtrise. C'est là que je me rends compte de la fragilité de la vie humaine, des souffrances que vivent les personnes face à la solitude et face à la mort. Tout au long de cette année ma démarche de visiteur s'est inscrite dans l'enseignement même du Christ qui allait auprès des pauvres, des faibles et des malades. Aller à la rencontre de ces personnes est une œuvre de miséricorde ».

« Cette expérience m’a beaucoup fait avancer au plan humain, car nous sommes en vis-à-vis de personnes que nous ne connaissons pas, et qui sont en situation de souffrance. J’ai fait des rencontres extraordinaires, où la confiance s’est très vite installée et qui sont pour moi de vrais cadeaux de Dieu », confie Anthony.

Jean Paul dit de son côté : « Cette année passée au service post-AVC m’a permis d’être proche des malades pour leur témoigner la présence du Christ. Pour moi l’hôpital a été un lieu pour évangéliser et me laisser évangéliser ».

L’un d’entre nous, ayant déjà une bonne expérience dans le monde de la santé, a fait son insertion dans le mouvement d’action catholique qu’est le CMR (Chrétiens en Monde Rural). « J’ai participé à deux équipes de base (dix personnes) qui se sont réunies une fois par mois pour faire une relecture de vie, un partage de ce que chacun vit dans le domaine familial, le tout à l’éclairage de l’Evangile de Jésus Christ. C’est un lieu qui permet une parole vraiment libre et sans jugement. C’est aussi un lieu où l’on peut voir quelles sont les attentes des chrétiens d’aujourd’hui », affirme Sébastien.

Après une 4e année très riche à tous les niveaux, nous terminons par une retraite de récollection à Oberbronn où nous serons institués acolytes par Mgr Grallet. Deo gratias !


Jean Paul, Sébastien, Jérémy, Anthony