mardi 17 septembre 2013

A partir de septembre, une année de césure pour une mission au Tchad



Au nom de la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) Francis s’envolera le 2 septembre pour un an au Tchad, l’un des pays les plus pauvres de la planète. Il œuvrera comme professeur de français, d’anglais et de philosophie dans le centre de soutien scolaire « Emmanuel » fondé par la communauté apostolique de Saint-François Xavier. « Au Tchad, à une époque, il y a eu une indiscipline générale avec de la triche et de la corruption. Le gouvernement a remis les choses en place, mais maintenant presque plus personne ne passe le Baccalauréat. Le centre essaie donc de remonter le niveau scolaire, qui est très bas », explique-t-il.
 

Entre excitation et appréhension

Pour Francis Wertheimer, l’Afrique n’est pas une nouveauté : « J’avais déjà effectué une mission de trois semaines, au Bénin, en 2010, juste avant d’entamer ma formation de séminariste pour devenir prêtre, raconte-il. Cela m’avait vraiment beaucoup plu. On apprend à aller au-delà des images négatives véhiculées par les médias. Même si c’est un continent pauvre, il y a une grande richesse humaine là-bas. J’avais été extrêmement bien accueilli. Pour moi ces missions sont importantes, elles me permettent de découvrir un autre monde, différemment que par le tourisme. »
Mais c’est quand même avec une petite appréhension qu’il s’apprête à quitter pendant un an ses proches. « J’ai un peu peur pour la sécurité, même si je serai dans la capitale, N’Djamena, qui est plutôt sûre avec une présence militaire française et un consulat en lien avec les volontaires. » Car même si le Tchad n’est pas un pays officiellement en guerre, les troubles y sont fréquents et les relations avec certains voisins comme le Soudan parfois tendues. « Je me demande aussi comment je vais supporter la chaleur pendant autant de temps… » Le fait qu’il y ait déjà trois volontaires au centre plus quelques autres dans la capitale le rassure tout de même.
 

« Certaines valeurs… »

En plus de son rôle de professeur, Francis sera aussi chargé d’animer des temps spirituels. « En Afrique, la religion reste le ciment de la société et c’est aussi ce qui m’intéresse. Le centre est neutre au sens où il accueille toutes les religions et n’est pas réservé à une communauté, mais il n’y a pas cette laïcité à la française, négative de mon point de vue, qui cherche à éliminer tout ce qui a trait à la religion… » Francis Wertheimer déclare d’ailleurs que sa volonté de découvrir « l’Église universelle » sur d’autres continents a aussi influencé son choix pour l’Afrique.
La DCC, ONG catholique fondée en 1967, accompagne chaque année plus de 500 volontaires dans le monde. Ouverte à tous, elle se charge de trouver des partenaires locaux et d’assurer le lien avec le volontaire. Francis précise « qu’il est tout de même important d’adhérer à certaines valeurs de l’Église, d’autant plus que sur place on est amené à travailler avec eux. Mais durant ma formation j’ai eu l’occasion de rencontrer certains athées même s’ils sont plutôt rares… » La DCC organise ainsi une formation de dix jours visant à préparer les volontaires avec des cours de géopolitique et des conférences sur la santé par exemple. « J’ai eu aussi des cours plus ciblés sur ma destination et sur ma mission : comment tenir une classe ou organiser un cours. »