Au nom de la
Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) Francis s’envolera
le 2 septembre pour un an au Tchad, l’un des pays les plus pauvres
de la planète. Il œuvrera comme professeur de français, d’anglais
et de philosophie dans le centre de soutien scolaire « Emmanuel »
fondé par la communauté apostolique de Saint-François Xavier. «
Au Tchad, à une époque, il y a eu une indiscipline générale avec
de la triche et de la corruption. Le gouvernement a remis les choses
en place, mais maintenant presque plus personne ne passe le
Baccalauréat. Le centre essaie donc de remonter le niveau scolaire,
qui est très bas », explique-t-il.
Entre excitation et appréhension
Pour Francis
Wertheimer, l’Afrique n’est pas une nouveauté : « J’avais
déjà effectué une mission de trois semaines, au Bénin, en 2010,
juste avant d’entamer ma formation de séminariste pour devenir
prêtre, raconte-il. Cela m’avait vraiment beaucoup plu. On apprend
à aller au-delà des images négatives véhiculées par les médias.
Même si c’est un continent pauvre, il y a une grande richesse
humaine là-bas. J’avais été extrêmement bien accueilli. Pour
moi ces missions sont importantes, elles me permettent de découvrir
un autre monde, différemment que par le tourisme. »
Mais c’est
quand même avec une petite appréhension qu’il s’apprête à
quitter pendant un an ses proches. « J’ai un peu peur pour la
sécurité, même si je serai dans la capitale, N’Djamena, qui est
plutôt sûre avec une présence militaire française et un consulat
en lien avec les volontaires. » Car même si le Tchad n’est pas un
pays officiellement en guerre, les troubles y sont fréquents et les
relations avec certains voisins comme le Soudan parfois tendues. «
Je me demande aussi comment je vais supporter la chaleur pendant
autant de temps… » Le fait qu’il y ait déjà trois volontaires
au centre plus quelques autres dans la capitale le rassure tout de
même.
« Certaines valeurs… »
En plus de son
rôle de professeur, Francis sera aussi chargé d’animer des temps
spirituels. « En Afrique, la religion reste le ciment de la société
et c’est aussi ce qui m’intéresse. Le centre est neutre au sens
où il accueille toutes les religions et n’est pas réservé à une
communauté, mais il n’y a pas cette laïcité à la française,
négative de mon point de vue, qui cherche à éliminer tout ce qui a
trait à la religion… » Francis Wertheimer déclare d’ailleurs
que sa volonté de découvrir « l’Église universelle » sur
d’autres continents a aussi influencé son choix pour l’Afrique.
La DCC, ONG
catholique fondée en 1967, accompagne chaque année plus de 500
volontaires dans le monde. Ouverte à tous, elle se charge de trouver
des partenaires locaux et d’assurer le lien avec le volontaire.
Francis précise « qu’il est tout de même important d’adhérer
à certaines valeurs de l’Église, d’autant plus que sur place on
est amené à travailler avec eux. Mais durant ma formation j’ai eu
l’occasion de rencontrer certains athées même s’ils sont plutôt
rares… » La DCC organise ainsi une formation de dix jours visant à
préparer les volontaires avec des cours de géopolitique et des
conférences sur la santé par exemple. « J’ai eu aussi des cours
plus ciblés sur ma destination et sur ma mission : comment tenir une
classe ou organiser un cours. »