lundi 21 novembre 2016

Rencontre avec le P. Christian Hess,
Supérieur  du séminaire Saint Charles Borromée de Freiburg  (Allemagne)


Le Séminaire de Strasbourg et le Séminaire de Freiburg en Allemagne entretiennent depuis de nombreuses années des contacts réguliers. En particulier nous nous rendons visite mutuellement pour nos fêtes patronales respectives. A l’occasion de la saint Charles Boromées, nous avons eu la joie d’interviewer le supérieur de ce Séminaire voisin.

Je suis le père Christian. J’ai un prénom français, mais je suis allemand. J’ai été ordonné prêtre à la cathédrale de Freiburg il y a 12 ans. Après mon ordination, j’ai été aumônier des jeunes pendant deux ans. Puis j’ai été nommé vice-recteur du séminaire. Quand le supérieur du séminaire est devenu évêque, on m’a demandé d’être le supérieur du séminaire. J’accomplis mon service de supérieur depuis trois ans.

En quelques mots, pouvez-vous nous faire une présentation globale de ce Séminaire ?  Les séminaristes sont tous de nationalité allemande ?

Cette maison a été fondée au 19eme siècle. Mais il faut dire que c’était au départ un monastère bénédictin. Nous avons 46 séminaristes, dont 39 de l’archidiocèse de Freiburg. Les autres sont envoyés par leur évêque pour leur formation. La formation couvre une période de 8 ans, dont 1 an de propédeutique, 5 ans d’études et 2 d’études pratiques (pastorale, stages). Notre séminaire est une maison internationale et un séminaire universel, car nous avons une vingtaine de nationalités, originaires de 4 continents. Cinq prêtres formateurs accompagnent les séminaristes.

Quelle influence l’Eglise allemande a-t-elle sur ce séminaire ?  

L’église allemande est une Eglise missionnaire. Le pays compte 27 diocèses. Il est donc difficile de parler pour toute l’Allemagne, car je ne connais pas tout des situations des autres diocèses d’Allemagne. Ceci étant, je crois que l’Eglise catholique en Allemagne  a besoin d’une nouvelle évangélisation. L’avenir du sacerdoce aussi reste à déterminer, car c’est une Eglise qui cherche à comprendre le visage du Christ par d’autres moyens. L’Eglise allemande n’est pas isolée. Elle tisse des liens avec les Eglises voisines (Suisse, Luxembourg, France, Belgique) si bien que nous avons une forte conscience de la dimension universelle de l’Eglise. Au sein même de notre séminaire nous retrouvons cette universalité.

Ce matin, notre présence chez vous témoigne haut et fort de l’unité qui existe entre nous, séminaire Saint Charles Borromée de Freiburg  et séminaire Sainte- Marie-Majeure de Strasbourg. Comment expliqueriez-vous ce lien fraternel ?

Je suis très content de ce jumelage, parce qu’avant notre génération, nos deux pays n’étaient pas frères. Après la 2e guerre mondiale, nos liens de fraternités se sont resserrés, développés même. L’expérience de la guerre a changé la mentalité de nos deux peuples. Auparavant il était absurde de voir un français sur le sol allemand et vice-versa. Et pourtant nous sommes tous frères dans le Christ. Votre présence prouve l’élan cette fraternité. En effet, pour moi, il est assez important de renforcer les liens entre nos deux terres. Votre présence ce matin témoigne aussi l’universalité de l’Eglise. C’est vrai qu’il y a un problème de langue, mais je pense qu’on peut apprendre le français à Freiburg et l’allemand à Strasbourg pour mieux promouvoir la flamme de cette fraternité.

Quels sont vos derniers mots ?
Je ne trouve pas bien les mots justes pouvant signifier ma joie ce matin, mais je suis très heureux de votre présence parmi nous. Je vous demande de prier pour nous, et que Dieu vous bénisse et vous accompagne dans votre cheminement.
Le séminaire de Strasbourg par ma voix vous remercie cordialement. Très fraternellement nous vous attendons sous le ciel alsacien. Au revoir……..

Interview réalisé par Amoce-Fraime, séminariste de la Société des prêtres de saint Jacques à Strasbourg.